Submerger le paradis, traduction de paradies fluten de Thomas Köck
Aide à la création d’Artcena 2021, 25 mai 2021
A travers l'entrelacement de quatre fils temporels et narratifs, ou plutôt poético-dramatiques, l’auteur donne à voir l’expansion capitaliste au 19e siècle et son déclin contemporain. En 1890, le jeune architecte allemand Felix Nachtigal se rend à Manaos au Brésil, où il s’apprête à édifier le premier opéra de la forêt amazonienne. Une construction rendue possible grâce au marché mondial florissant du caoutchouc, extrait de la forêt amazonienne, avec des conséquences dévastatrices sur la population indigène. Cent ans plus tard, au milieu des années 1990, un «tableau vivant de la modernité tardive» : une famille composée d’un père, d’une mère, d’une fille, d’un grand-père et d’une grand-mère. Le père tient un garage, il est l’un de ces auto-entrepreneurs au bord de la faillite qui a suivi les promesses de l’économie libérale et paie le prix fort pour son indépendance. La fille, une danseuse contemporaine jonglant avec les contrats courts, incarne la précarité propre à l'industrie culturelle. Entre ces scènes, un « déluge de matériaux » déferle, une noyade poétique entrechoquant références, figures et citations hétéroclites, emportant les promesses de l’économie de marché et ses protagonistes. Un prologue et un épilogue post-apocalyptiques donnant la parole à deux "post-parques", seules survivantes de l’effondrement de notre civilisation, complètent le tableau.
A travers l'entrelacement de quatre fils temporels et narratifs, ou plutôt poético-dramatiques, l’auteur donne à voir l’expansion capitaliste au 19e siècle et son déclin contemporain. En 1890, le jeune architecte allemand Felix Nachtigal se rend à Manaos au Brésil, où il s’apprête à édifier le premier opéra de la forêt amazonienne. Une construction rendue possible grâce au marché mondial florissant du caoutchouc, extrait de la forêt amazonienne, avec des conséquences dévastatrices sur la population indigène. Cent ans plus tard, au milieu des années 1990, un «tableau vivant de la modernité tardive» : une famille composée d’un père, d’une mère, d’une fille, d’un grand-père et d’une grand-mère. Le père tient un garage, il est l’un de ces auto-entrepreneurs au bord de la faillite qui a suivi les promesses de l’économie libérale et paie le prix fort pour son indépendance. La fille, une danseuse contemporaine jonglant avec les contrats courts, incarne la précarité propre à l'industrie culturelle. Entre ces scènes, un « déluge de matériaux » déferle, une noyade poétique entrechoquant références, figures et citations hétéroclites, emportant les promesses de l’économie de marché et ses protagonistes. Un prologue et un épilogue post-apocalyptiques donnant la parole à deux "post-parques", seules survivantes de l’effondrement de notre civilisation, complètent le tableau.
» plus d’humains en vue depuis le bord du plateau
hurlent-ils squelettiques et ils rient
en haillons pleins d’eau
visages par-dessus bord depuis des jours des semaines de fuite
plus d’espoir et malgré tout des voix
plus d’humains en vue depuis le bord du plateau «
Pièce traduite de l’allemand par Marina Skalova au Collège de traducteurs Looren, grâce à la bourse Elmar-Tophoven.
Présentation sur le blog du collège de traducteurs Looren : A la dérive
Oeuvre originale de Thomas Köck en allemand parue chez Suhrkamp.
L’œuvre de Thomas Köck est représentée par l’Arche éditeur et Agence théâtrale.