Atemnot (Souffle court)

Marina Skalova a composé les poèmes d’Atemnot (Souffle court) à la fois en français et en allemand. Dans cet entre-deux des langues, le lecteur perçoit les hésitations et les troubles de l’écriture et ce jeu de miroir rend sensible le vacillement de la poésie.

Prix de la Vocation 2016

Cheyne Éditeur
Date de parution 07/11/2016
14.5 × 0.8 × 19.5 cm | 64 pages
ISBN 978-2-84116-232-1

«les mots cachent la misère
sous leur tapis de syllabes

la poussière sous le lit
fait pelucher l'abcès

l'absence n'est que pelotes grises»

//

"worte kaschieren das übel
unter ihrem silbenteppich

der staub unterm bett
macht die wurzeln fusselig

abwesenheit ist nichts
als graues geknäuel"

Revue de presse

«Un livre de poèmes saisissant comme une petite révélation. Avec Atemnot (souffle court), Cheyne 2016 – prix de la vocation, Marina Skalova entre en poésie, soufflant un air froid, sec, rompu. Mais sa poésie par fragments élabore progressivement un territoire propre ; non habitable, simplement respirable.»
Antonio Rodriguez – Poésie romande
Vers l’article

«Le passage d’une langue à l’autre, qui n’est pas à proprement parler une traduction, mais un jeu subtil de variations, fait vaciller les certitudes. Apparaît « quelque chose qui se dérobe, fait défaut ». (…) Curieusement, alors que tout semble perdu d’avance, alors qu’un paysage dévasté comme ceux du peintre Anselm Kiefer s’ouvre, quelqu’un respire et quelqu’un dit : malgré tout j’existe, je parle. Et c’est dans les décalages créés par les variations que Marina Skalova décline avec une grande subtilité que le lecteur rencontre un air plus léger, peut croire possible d’arrimer sa vie à ces mots de rien.»
Françoise Delorme – Friches

«Atemnot (souffle court) est sûrement un livre sur la faiblesse et la beauté de la traduction. Ici les deux langues sont un peu l’une l’autre, s’irriguent, pompent leur sangs que le poème rend compatibles, c’est le cœur battant de « l’imagination translingue » que décrivait Steven Kellman. (…) Atemnot, (le souffle court), est-ce le souffle qui est court ou celui qui court ? Marina Skalova nous souffle à l’oreille la beauté à la fois de ce moment-là et de ce mouvement-là : ceux des corps pris dans l’apnée amoureuse, dans le leurre des mots ou dans l’errance territoriale.»
Félix de Montety – Recours au poème
Vers l’article

«De plusieurs langues, elle est venue. Et c’est à la fois une sorte de respiration des langues elles-mêmes et une forme d’incomplétude. Deux langues pour dire la même chose, et pourtant ce qui est écrit diffère d’une langue à l’autre, par le rythme, par l’ordre des mots. Ces nuances modifient la façon dont nous percevons les textes, et sont, d’abord, l’effet d’une sorte d’impossibilité de dire ces choses puisque d’une langue à l’autre la même personne choisit des chemins différents. (…) Fern, qui pour moi évoque le lointain, est dans un des poèmes dit «étranger», quand, plus loin, fremd, que j’aurais traduit comme étranger, est dit «pas à moi». Ces textes courts prennent ainsi une ampleur étonnante et des corps, cette poésie fait des paysages, cicatrices de barbelés, une Europe minée dont «les mots ne sauvent / pas les choses»
Marc Verhaverbeke – Blog main tenant
Vers l’article

Radio:
Entretien avec David Collin pour l’émission Versus-Lire sur la Radio Télévision Suisse (RTS)
Vers l’émission